Auréa Mukamutesa dont nous avons fait la connaissance en février dernier partage quelques nouvelles avec Nicole Bruneau et Michel, ses bienfaiteurs de l’Abiti-Temiscamingue, nouvelles qu’ils ont grâcieusement partagé avec nous.
Tout les mardis, j’accueille un groupe de femmes qui ont vécu les drames de 1994. Certaines ont perdu leurs enfants, leurs maris, des membres de leur parenté.
Toutes ont été abusées par plusieurs milices pendant le génocide, ça fait que presque toutes ont le SIDA..
Quand j’ai commencé avec elles, elles ne voulaient plus vivre, découragées comme tout. Elles se négligeaient, étaient mal habillées, restaient affamées, etc..
Quand elles arrivent, je leur offre une tasse de thé au lait sucré et un beignet. D’habitude, elles sont une quinzaine. Petit à petit j’ai gagné leur confiance et elles ont ouvert leur coeur. Elles ont partagé les horreurs vécues, des souvenirs angoissant qu’elles ont gardées pour elles même depuis 1994.
Aujourd’hui il faut voir comment elles se prennent en charge, propres et heureuses de se sentir aimées et accueillies. Elles ont retrouvé la vie en elles.
Pendant le carême je leur ai proposé de chercher une expérience de présence de Dieu dans leur vie. Leurs partage était très émouvant , très touchant. Une a dit : « j’étais morte en moi, mon désir était de me faire disparaître. » La joie de retrouver la vie est un sentinment qu’elles pensaient évanoui à jamais…
Quant à moi je n’ai pas caché que votre présence me vient de Dieu et c’est grâce à vous qu’elles peuvent recevoir une tasse de thé au lait avec un beignet. Maintenant elles prient pour vous et ces prochains vendredi et samedi nous dirons une messe pour toutes vos intentions.
Union de prière, Auréa.
Auréa Mukamutesa